La dernière sortie du responsable de l’Alliance pour la république et non moins président du groupe parlementaire Benno bokk Yakar à l’assemblée,au-delà de la polémique autour de la candidature ou non à la prochaine présidentielle de 2024 du président Macky Sall qu’elle a engendré pose la question de la crédibilité, pour ne pas dire de la sacralité de la parole de nos chefs d’États africains au premier rang desquels on retrouve l’actuel locataire du palais de la république
Analysée dans un contexte particulierement marqué où les sénégalais font face aux inondations et plus encore aux nombreuses difficultés nées de la pandémie du coronavirus, cette sortie d’un haut responsable de l’APR Aymerou Gning pour ne pas le nommer, sonne véritablement comme un mépris sans précédent vis-à-vis du peuple, et qui plus est relance un débat à notre avis puant.
Sur aussi la gouvernance économique du Sénégal tous les experts pointent une situation difficile à venir avec surtout une tendance baissière de notre taux de croissance calculé en deçà de 1% (0,7% selon les dernières estimations du FMI) pour l’année 2020
De ce point de vue monsieur le président du groupe parlementaire plutôt que d’essayer de divertir l’opinion publique, il y a urgence à s’atteler au redressement du pays avant qu’il ne tombe dans un cycle de récession économique sans précédent. Surtout que le budget du Sénégal qui vit particulièrement de taxes est confronté à un déficit criard du fait surtout des effets de la maladie du coronavirus qui est entrain de plomber toutes les prévisions budgétaires dans le monde
Aujourd’hui que près de 7500 sinistrés victimes des inondations (rien que dans la région Dakar) attendent toujours de sortir de la situation déplorable dans laquelle ils se trouvent.
Aujourd’hui que plus 1500 travailleurs ont perdu leurs emplois dans plusieurs secteurs particulièrement celui de l’hôtellerie . Et que selon une enquête de nos confrères de libération près de 85% de nos ménages connaissent une baisse de leurs revenus et que, last but not least, le secteur privé national qui est fortement touché par la crise est sous perfusion.
Comment dans un tel contexte de crise et de stress généralisé monsieur Aymerou Gningue a-t’-il pu se fendre en toute impunité d’une déclaration qui au résultat a créé une forte suspicion sur un eventuel coup politique foireux qui se préparerait sur le dos des sénégalais. A la limite c’est impardonnable pour une voix aussi autorisée que celle du président du groupe parlementaire de l’alliance Benno bokk yakar de vouloir déjà installer le pays, à l’image de ce qui se passe chez nos voisins dans une sorte d’instabilité politique pré électorale. Et pourtant 2024 n’est pas encore sous nos cieux.
Loin de nous lancer dans une certaine forme de diatribes contre le regime en place et particulièrement contre le président Macky Sall,mais il serait difficile de ne pas croire (histoire du petit maure et de son maître grand maure oblige) que le schéma d’un probable reniement de la parole donnée (wakhe wakhéte) n’est pas entrain d’être orchestré par le politiste en chef Macky Sall.
Sinon pourquoi avoir défenestré tout leader qu’il soit de son parti ou qu’il soit allié qui s’est jusque-là hasardé à souffler sur une autre flûte que celle en or bien rangée d’une ambition soigneusement entretenue de briguer un troisième mandat? N’est ce pas Moustapha Diakhate et cie ?
Pourquoi avoir laissé libre cours à Aymerou Gningue pour ne pas dire à tous les responsables de Benno et autres souteneurs notoires de tous les régimes qui se sont succédés entretenir en toute impunité un flou total sur une question pourtant par le président de la république déjà tranchée?
Notre propos n’est pas ici d’analyser si Macky Sall a droit ou non à un troisième mandat. Nous estimons, avec toute la force et la conviction requises que cette question majeure pour l’avenir de notre nation ne doit être utilisée comme un instrument de division encore moins comme un ballon de sonde pour bien préparer l’opinion publique à facilement avaler la pilule amère d’un éventuel reniement « wax wakhéte »
La vérité est qu’en 2016, le président de la république avait soumis un référendum au peuple sénégalais avec entre autres points importants la limitation du mandat présidentiel à deux. » Je serais candidat en 2019 inchalah et si le peuple sénégalais me fait confiance je ferais un autre mandat et ce sera terminé pour moi. Je ne pourrais plus me présenter en 2024 j’ai verouillé la constitution … » avait déclaré le président macky Sall
Pour rappel, ces mêmes propos du chef de l’État reprecisés devant les caméras de nos confrères de France 24 ont été si bien repris par -Ismaila Madior Fall ancien ministre de la justice et pourtant un constitutionnaliste de renommée -Aminata Toure elle aussi ancien premier ministre mais aussi par Seydou Gueye et El hadji Kasse tous les deux portes parole de la présidence la liste n’est pas exhaustive
Monsieur le président de la république sommes-nous face à une grande tentative savamment orchestrée de reniement de votre parole en direction de la prochaine présidentielle de 2024 ?
En d’autres termes etes-vous toujours en phase avec vos déclarations pré et post référendum sur la limitation de votre mandat en 2024 ?
Êtes-vous derrière tous ces mercenaires de la politique que l’on voit théoriser une candidature que certains assimilent à tort ou à raison à une veritable tentative « d’escroquerie » politique de grande envergure ?
Si tant est suite surtout aux élucubrations politiques de Monsieur Aymerou Gningue vous n’avez rien à dire pour rassurer alors monsieur le président de la république vous avez le droit de garder le silence !
Saliou Faye
24 heures