Sous Me Abdoulaye Wade, des transporteurs rangés derrière le syndicaliste Alassane Ndoye s’étaient lancés à la conquête de l’Hémicycle. Si au finish la moisson fut maigre, leur leader syndicaliste Alassane Ndoye fut quand même député, puis maire de Diender. Lui et ses transporteurs ont fait des émules, puisqu’après eux des artisans et pêcheurs entendent se lancer à la conquête de sièges de députés. La tendance de s’affranchir des politiciens traditionnels, qui validée au soir du 31 juillet prochain imposera une autre façon d’être au service des électeurs sénégalais. La semaine dernière un nouveau son a retenti dans un contexte d’effervescence politique, marqué par la partie de pêche aux parrains pour espérer s’aligner sur la ligne de départ de la course vers la prochaine législature. Il venait du cercle d’une catégorie socioprofessionnelle regroupée sous une dénomination bien de chez nous : «And suqqali napp gui». Ces travailleurs se sont identifiés
sous la voix de leur président : «pêcheurs,mareyeurs,transformatrices ». C’était pour apprendre à leurs compatriotes, en général,
qu’ils « ont décidé d’investir l’Assemblée nationale, pour se faire entendre ». Leur déclaration de motivation sonne ainsi comme un désaveu d’une pratique courante: « Nous voulons changer le système qui gouverne notre secteur, où chaque ministre qui passe fait ce qu’il veut sans nous associer. Il faut que cela cesse et nous allons mettre en place notre liste pour les Législatives », a dit leur leader Pierre Mboup.
Cette annonce, venue du secteur halieutique, faisait comme écho à la même décision prise par des acteurs et leaders d’opinion dans
le domaine de l’Artisanat. Eux aussi baignent, depuis mars dernier, au milieu de leurs pairs frigoristes, mécaniciens, peintres, entrepreneurs de Btp et autres maçons pour solliciter leurs parrainages en direction des élections législatives à l’horizon.
Comme quoi après les transporteurs, loin de rétro pédaler, pêcheurs et artisans veulent eux-aussi, les fauteuils qu’occupaient massivement, des députés venant de partis ou coalitions politiques. Ces dernières qui sont un prolongement des partis, par « instinct de conservation », sont ainsi menacées de changement de configuration et même de pratiques. Un vent citoyen a soufflé dans ce sens à l’occasion des élections locales du 31 janvier dernier, distillant même dans les rêves une possibilité de « cohabitation» dans la prochaine législature.
Mais pourvu que la montagne n’accouche d’une souris. Ce que l’examen de l’épreuve des parrainages indiquera à coup sûr.
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