Fatou Blondin Diop, sur la gestion des inondations « on a l’impression qu’on colmate avec des motopompes et des camions hydrocureurs » .Puisque on ne peut pas comprendre qu’avec des centaines de milliards, aucune infrastructure d’envergure au service de la lutte contre les inondations ne soit opérationnelle. « Comment expliquer qu’en 2012, 766,9 milliards aient été annoncés pour financer un plan décennal de lutte contre les inondations et voir encore que après seulement 2 à 3 mois de pluie par an, des quartiers entiers se retrouvent coupés du reste de leur commune. Les eaux entraient dans les maisons jusque dans les chambres à coucher, les fosses sceptiques dégorgeaient, les marchés se transformaient en pataugeoires ? », demandent-elle. Par contre, ces crises, toujours selon elle, créent des milliardaires qui sont rassurés de ne jamais rendre de compte tant qu’ils remportent les élections dans leur localité .En 2012, rappelle-t-elle, le Senat avait été dissout pour disposer de moyens supplémentaires à allouer à la lutte contre ce problème . »Ici à Mbour, Zone Sonatel, Mbour Sérère, Baye Deuk, Gouye Mouride, Poulailler, Espagne sont les plus sinistrés mais on peut dire que presque tous les quartiers le sont dans une certaine mesure. On a l’impression qu’on colmate avec des motopompes et des camions hydrocureurs et des bassins de rétention, des plans ORSEC. Dans ce contexte, annoncer aujourd’hui qu’un nouveau programme décennal d’assainissement (2023-2033) est à l’étude, sans présenter un rapport d’audit détaillé du plan en cours, relève d’un profond manque de respect de l’intelligence du Sénégalais », a indiqué Mme Diop. Qui déplore le fait que « le phénomène des inondations est devenu presque banal et s’inscrit dans le feuilleton de désespérance des citoyens victimes vivant dans des zones non aedificandi ou subissant les conséquences d’ouvrages dont l’impact environnemental a été mal calculé ». Elle rajoute » Le prix de cette désolation est lourd en matière de cadre de vie, de santé physique et morale. Cette question nationale, mais surtout urbaine, traduit des manquements structurels dans l’anticipation des besoins de la population sénégalaise qui évolue sans cesse tant en nombre qu’en exigence de qualité. Des promesses, une bonne communication et quelques sacs de riz, ne pourront pas faire avaler la pilule à des citoyens de plus en plus exaspérés et fatigués ». Ainsi elle en appelle à une gouvernance réellement décentralisée, moins politisée et plus technique de l’aménagement des territoires.