Plus que le kérosène, l’équation qui hante encore le sommeil de Macky Sall et de son gouvernement est celle de la pénurie de gaz butane et de carburant qui guette le Sénégal par ces temps où, le renchérissement des prix des denrées alimentaires donne déjà du tournis. Les concessionnaires qui n’en peuvent plus de supporter les coûts de la subvention à la place d’un Etat « mauvais payeur », ont décidé d’arrêter les importations. Conséquence : une pénurie de carburant et surtout de gaz est inévitable. Mardi 19 avril. Dès les premières heures qui ont suivi l’annonce de la « pénurie » de kérosène révélée par la société de manutention de carburants aviation (S.M.C.A. D.Y), une réunion s’est tenue au ministère du pétrole et des énergies, en présence du président du groupement professionnel de l’industrie du pétrole au Sénégal, Mohamed Chaabouni. Au cours de cette réunion à huis clos, une grêle de coups est tombée sur le manutentionnaire précité qui n’a pas su gérer cette information avec « responsabilité », préférant la « balancer sur la place publique » à travers une lettre devenue virale. Aussi, au cours de cette même réunion «d’urgence », le kérosène n’était pas le seul sujet au menu des discussions. Au contraire, le carburant et surtout le gaz butane ont occupé une bonne partie des débats. Mais, au sortir de la rencontre, la ministre du pétrole n’en a pas fait mention. Sophie Gladima a plutôt concentré toute son…énergie sur la question du jour : « la rupture » de kérosène à l’aéroport international Blaise Diagne (Aibd), occultant expressément le carburant et le gaz qui, pourtant connaissent, eux aussi, une véritable tension. Selon les sources du journal Alerte, cette tension sera de plus en plus vive et pourrait bientôt conduire à une pénurie. Et, contrairement à la version officielle souvent servie par l’Etat, cette rupture ne saurait être imputable à la crise en Ukraine. « Certes, il existe des tensions internationales liées notamment à la crise en Ukraine mais, la pénurie de carburant et surtout de gaz bu tane qui frappe à nos portes est loin d’être commandée par le conflit russo ukrainien. En réalité, même si la crise Ukrainienne ‘’a bon dos’’ pour le gaz et le carburant, il n’y a ni problème d’anticipation, ni tension, encore moins de pénurie », renseignent des sources de journal Alerte Quotidien. Pour le gaz butane surtout, les concessionnaires subissent un lourd préjudice à cause d’un Etat « mauvais payeur » : ils tirent la langue et ne peuvent plus supporter le
manque à gagner qui doit être pris en charge par l’Etat à travers la compense. Selon les mêmes sources, les coûts globaux de la subvention jusque‑là supportés par les concessionnaires ont atteint un niveau insupportable. En conséquence, ils ont tout simplement décidé
d’arrêter l’hémorragie financière, en arrêtant les importations!
En effet, pour importer du gaz, les concessionnaires, soutenus par les banques, dégagent une ligne de crédit et paient des intérêts, en attendant la compense de l’Etat. Mais, depuis plusieurs mois, l’argent de cette compense ne tombe plus. Cette situation cause d’énormes difficultés aux concessionnaires qui, après avoir acheté le gaz au «prix juste » sont obligés d’appliquer les « prix subventionné » par l’Etat qui tarde à combler le gap. Au même moment, les banques qui les accompagnent dans ce genre de montage financier à la fois lourd et complexe, n’attendent pas pour récupérer intérêt et principal. «C’est alors tout naturellement que les concessionnaires qui font face à cette intenable situation, décident de croiser les bras et de ne plus importer », commentent nos sources qui font état d’intenses négociations en cours pour trouver une solution.