L’affaire Astou Sokhna est une occasion pour les syndicats du secteur de la santé qui revendiquaient un meilleur système de rémunération d’engager un bras de fer avec l’État du Sénégal. Ainsi, un mot d’ordre de grève de 48 heures a été décrété par le collectif des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Ctsas). ‘’And Geusseum’’, sera également de la partie.
Un mot d’ordre de grève de 48 heures à compter de ce mardi 26 avril a été décrété par le syndicat des travailleurs de la santé et de l’action sociale pour dénoncer le « lynchage » dont ils font l’objet depuis le décès d’Astou Sokhna à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga mais, aussi la précarité dans laquelle ils sont contraints de travailler. « Nonobstant les conditions laborieuses d’exercice dans nos hôpitaux qui ont pour maux le déficit en ressources humaines de qualité, un plateau technique quasi‑inexistant ainsi qu’un traitement misérable des travailleurs, le personnel de santé fait preuve d’une abnégation sans faille pour assurer une continuité des soins. Nous avons voulu tirer
la sonnette d’alarme sur ces conditions désastreuses de travail contraire à la dispensation des soins de qualité, contre le manque de considération des professionnels de santé et enfin pour une justice équitable pour le personnel de la maternité de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga par cette mobilisation exceptionnelle », informe un communiqué rendu public hier.
Ces derniers comptent assister au grand rassemblement prévu à Louga, ce mercredi 27 avril, date de jugement des 6 sages‑femmes
arrêtées dans le cadre de l’enquête ouverte suite au décès d’Astou Sokhna. ‘’AND GUEUSSEUM’’ SE JOINT À LA LUTTE
L’alliance des syndicats autonomes de la santé aussi a sorti un communiqué pour mettre en exergue son plan d’action. Dans le document parvenu au journal Alerte, Mballo Dia Thiam et ses camarades entendent prendre part au sit‑in national du 27 avril 2022 à Louga « avec l’assemblée générale de région pour témoigner sa compassion à l’endroit de la famille éplorée et des sages‑femmes de la maternité de l’hôpital incarcérées ». A cet effet, ils demandent à leurs camarades qui sont disponibles à y participer « dans le calme et la discipline en chapeaux ou coiffes noirs pour la circonstance ». En outre, « sans discours populistes », And Gueussem se démarque de « toute posture va‑t’en guerre », parce que, précise le document, « il ne s’agit pas de faire entrave à la justice ou d’une quelconque pression sur le tribunal mais d’une action de solidarité envers (leurs) collègues en marge du combat juridique mené par (leurs) avocats ».
Ces derniers rappellent que c’est aussi l’occasion de solliciter « solennellement de la part de l’autorité judiciaire la mise en liberté
provisoire de (leurs) camarades présumées innocentes en attendant le verdict du tribunal ».
Par ailleurs, « la lutte continue pour la libération de nos camarades mais aussi pour la signature du protocole
Gouvernement‑And Gueussem et l’ouverture de négociations sérieuses sur le système de rémunération des agents de la santé et
de l’action sociale d’une part », renseigne le communiqué. Ces derniers ont profité de l’occasion pour exiger le rétablissement de leurs secrétaire général régional de Matam, Amadou Lamine Sano, dans ses fonctions de chef de service des soins infirmiers de l’hôpital de Ourossogui de même qu’El Hadji Tidiane Thiane, infirmier chef de poste de Sourah, à Touba ainsi que l’annulation, à défaut de la révision sans délai du contrat Hôpital de Mbour‑Polymed qui, selon eux, « constituent un gage, de paix et de stabilité sociale dans un secteur fréquemment perturbé par des décisions impertinentes ou arbitraires de manageurs néophytes dont les costumes sont trop amples dans leurs nouvelles fonctions d’emprunt ».