C’est l’une des plus graves catastrophes de l’histoire de la marine civile. Le 26 septembre 2002 vers 23 heures, Le Joola, ferry battant pavillon sénégalais, se retournait au large des côtes gambiennes, emportant avec lui près de 2000 hommes, femmes et enfants, pour la plupart piégés à l’intérieur de sa coque. Il assurait la liaison entre Dakar et Ziguinchor depuis 1991.

Seules 65 personnes ont survécu. Parmi elles, Léandre Kindy Coly, un Sénégalais de 37 ans à l’époque, se souvient de cette nuit
d’horreur, de cette « vision d’apocalypse », de ce cauchemar qui le hante presque toutes les nuits. Il raconte posément, sans omettre
aucun détail. D’abord les scènes de joie sur le bateau. Un groupe qui joue à la belote, les rires, les retrouvailles avec des connaissances, la musique de l’orchestre.
Bientôt, le vent se lève et la pluie s’abat. Les passagers ferment les hublots. Le bateau s’incline dangereusement… « Et tout a glissé. Les
instruments, les musiciens, les gens.

L’eau a commencé à rentrer, la lumière s’est éteinte. Il y avait des cris partout ».

Avec le quotidien  »Alerte »