Il ne reste du corps sans vie de José Christian Clémentine exhumé que des ossements après qu’elle a été tuée et enterrée par son époux sénégalais, le 4 octobre dernier, à la veille du Magal de Touba.

Encore une fois, les éléments de la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane ont fait montre de leur perspicacité, suite à la disparition de José Christian Clémentine, une Belge retraitée qui vivait à Thiès depuis 2011. Informés de la disparition de la dame depuis le 4 octobre dernier, les éléments de la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane ont effectué une descente, ce samedi, au quartier Thiès-None. Soumis à plusieurs heures d’interrogatoire, Alassane Sarr, 47 ans, époux de la Belge de 72 ans, a prétendu n’avoir plus vu sa seconde épouse depuis trois mois. Alléguant que son épouse aurait peut-être pu retourner en Belgique sans avertir, il n’a pas convaincu les enquêteurs, d’autant qu’il a reconnu entretenir des relations tendues avec elle. L’enquête de voisinage effectuée dans le quartier Thiès-None par les éléments du commandant Abdou Mbengue enfonce Alassane Sarr, dépeint comme un mari violent. Née en 1948, José Christian Clémentine faisait beaucoup d’actions sociales et caritatives en faveur des populations et de l’école élémentaire de Thiès-None. Alassane Sarr avait systématiquement nié, aux premières heures de l’enquête préliminaire faite à Thiès, avoir tué son épouse plus âgée que lui de 25 ans.

Les détails d’un crime crapuleux déroulés par le présumé meurtrier

Conduit dans les locaux de la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane, il finit par admettre son crime. «J’ai tué mon épouse dans la chambre. J’ai sorti le corps de la maison et je l’ai ensuite enterré dans un champ au village de Dakhar Mbaye, avant l’autoroute à péage, à la sortie de Thiès», avoue-t-il. Le mis en cause a révélé aux enquêteurs avoir accidentellement tué son épouse le 4 octobre, à la veille de la célébration du Magal de Touba. Il a signalé qu’à l’issue d’une bagarre, il lui avait donné un coup de tête qui l’a envoyée au sol. Quand il a remarqué qu’elle était inerte, il a pensé se débarrasser du corps sans vie. A cette période, Thiès s’était presque vidée de ses habitants, partis à Touba. Sarr a profité de ce calme plat dans la cité pour évacuer le corps sans vie de son épouse à la sortie de la ville. C’est avant-hier dimanche, après ses aveux, vers les coups de 20 heures, qu’il a été conduit à Thiès, au village de Dakhar Mbaye, pour localiser l’endroit où il avait enseveli la Belge. Exhumée, José Christian s’était complètement décomposé. Les éléments de la police scientifique ne vont trouver que ses ossements et des lambeaux d’habits. Les ossements seront rassemblés et mis dans un sachet par les scientifiques aux fins de l’autopsie. Selon certains habitants du quartier auditionnés par les enquêteurs, Sarr violentait très souvent son épouse. La Belge avait refusé de lui confier des actes administratifs de parcelles à usage d’habitation qu’elle avait acquises à Thiès. Elle gardait tout dans un coffre de sa chambre. Son mari qui voulait s’emparer de ces documents s’énervait et la battait à l’envi. Il ne supportait plus que la Belge lui dise qu’il n’héritera rien d’elle. José Christian n’avait plus confiance en son homme qui avait fini par faire venir son autre épouse et ses 6 enfants dans la maison, dont la Belge était l’unique propriétaire. Alassane Sarr dit aux enquêteurs avoir connu la Belge en 2011 par l’entremise d’une Sénégalaise qui travaillait dans la maison de la vieille dame en Belgique. Déjà marié, il a épousé la Belge en secondes noces le 20 juin 2011, alors qu’elle venait d’arriver au Sénégal.

OUSSEYNOU MASSERIGNE GUEYE

L’OBS